Lionel Scoccimaro (vit et travaille à Marseille).
Les objets de L. Scoccimaro, designés et customisés, sont inspirés par la contre culture américaine des années 70/80, l’univers du skate et du surf. Extrêmement usinés ils arborent des surface flamboyantes et des signes graphiques identifiant les cultures minoritaires dont l’artiste marseillais exalte le kitsch et l’héritage populaire. «A première vue, L. Scoccimaro s’intéresse à la surface de la sculpture, et non à sa profondeur, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’il serait superficiel, mais simplement qu’il est moderne. Encore faudrait-il savoir ce qu’on entend par moderne. Car loin d’incarner les sublimes objectifs d’autonomie du médium assignés à l’art moderne voici environ un demi-siècle par Clement Greenberg, Scoccimaro mêle allègrement les genres et multiplie les emprunts à ce que Greenberg qualifiait avec mépris de «kitsch de la culture populaire».
De ce point de vue, l’artiste marseillais s’inscrit résolument dans une esthétique d’après la modernité, mais qui n’est certes pas «post-moderne» au sens d’une appropriation, parodique, citationnelle, etc., des formes passées. En effet, le fond ou plutôt les multiples réservoirs d’images où puise Scoccimaro, loin de renvoyer aux icônes passées de l’histoire de l’art, nous mènent dès le premier regard vers des cultures parallèles, marginales, souterraines, minoritaires, ou archi-populaires : bikers bardés de cuir, rock de la contre-culture américaine, surfers, séries télé grand public. Ainsi, Scoccimaro nous fait entrer de plain-pied dans des cultures de l’objet industriel, du déplacement, du jeu, de la glisse, donc de la surface.» Richard Leydier