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69,62% Sebastien Taillefer
   

“ Un paysage et l’horizon, les crêtes des montagnes, d’abord un motif, une forme dont on suppose d’emblée qu’on pourra la replier pour développer un volume. Sous le plan, le soupçon du sens. On suit le tracé de ces surfaces qui semblent taire une chose dont elles signalent l’emplacement. Quelque chose nous est proposé/refusé.
L’instrument premier de la construction de ce travail est le moteur de recherche Google®.
Le protocole est simple :
- Lancer une recherche statistique sur un thème choisi (les porcs basques, la cellulite, l’évolution des brevets, les vacanciers, la Shoah, Paris Hilton...)
- Traduire les chiffres obtenus soit en surfaces soit en coordonnées pour les volumes.

La gradation dans les chiffres nous rapproche du général, du total vers le symbolique et fantasmé 100 qui marque l’accession au vrai et au partagé. Dans le chaos des réponses toutes faites à la requête adressée, se frayer un passage en utilisant l’outil chiffré. Trouver de l’ordre pour donner un sens à ce qui se masque sous le foisonnement du réel.
Ce qui nous est donné à voir est simple : surfaces colorées, lignes, compositions ; il s’agit de peinture.
    — Hélène Merlet, 2009.


S’agit-il de peinture ? Deux choix possibles : ne pas savoir, faire taire ce qui sous la surface se signale, s’aveugler par la forme ou lire la toile comme on lit un diagramme, déchiffrer l’œuvre et ce faisant la perdre pour l’illusion de comprendre enfin. Nous sommes donc devant un acte figuratif qui se donne pour peinture abstraite.
La peinture de Sébastien Taillefer est un piège : après avoir répondu à la volonté de savoir, l’impossible retour au port, au mutisme de l’image. Peinture muette / tableau bavard. Peinture de l’information, du général, du tout venant, qui traite ses objets non pour ce qu’ils recèlent de singularité mais pour leur capacité à révéler ce qui fait sens commun.”

    — Hélène Merlet, 2009.







































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