L’exposition monographique de Caroline Muheim se présente comme une grande installation consacrée à l’observation attentive et minutieuse des éléments vitaux qui constituent l’espace qui nous entoure et que l’on a coutume d’appeler paysage. Montagne-Eau, le titre de l’exposition, n’est pas seulement un assemblage générique de deux termes, il est littéralement la traduction de l’une des possibilités du paysage en Chine. "Montagne-Eau" est le paysage pour peu que celui-ci donne à voir ces deux éléments. L’autre grande orientation de l’exposition est donnée par la polarité -Est-Ouest-, deux mots inscrits sur les murs de la galerie.
Ces deux signes associés signifient "chose" en chinois. Et les "choses" que Caroline Muheim peint et dépeint sont observées, avec un soin qui tient de l’attention immobile, là où l’observation procède autant de l’acte de reproduire pour saisir l’essence des objets que de la composition de l’espace vide qui les lie et les sépare tout à la fois.
C’est entre ces pôles que s’organise cette installation d’œuvres peintes et photographiées d’une artiste qui tient sa pratique à la croisée de l’art extrême oriental et de la peinture occidentale.