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    Die Weltmeister Éric Manigaud    
   






















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Une femme, troublée, dont le visage se perd. Une autre, les mains dans les airs, en pleine stupeur. Un vent d’étrangeté qui s’appuie sur les rebords du vide. Des corps pesants aux bras qui se cherchent, en se croisant, et des yeux qui fixent un lointain blessé. On s’effraye à les voir, ces regards, d’entre les draps, trahissant la peur comme s’ils récusaient les énigmes du monde. Et derrière eux, des gardes malades, épuisés de méfiance, douteux et menaçants, projetés dans les déséquilibres de l’effroi. Tout un ensemble de visions qui auraient pu surgir d’un imaginaire flamboyant, mais déboussolé où la folie est reine. 

Rien de tout cela, à première vue ; les portraits d’Éric Manigaud surgissent d’un monde qui n’est plus ce qu’il montre, mais qui a été. (…)

 

Ce qui littéralement émerge du lointain brumeux, sous le crayon vibrant d’Éric Manigaud, dérive de vieilles photographies, d’émulsions anciennes, quasiment les premières dans l’histoire moderne, qui se consacrent au monde de la folie institutionnalisée. Pris sur le vif, comme les dessins de Paul Richer, élève de Charcot, ce sont des regards posés sur l’insoutenable, sur une certaine réalité, bien présente, des hommes cachés jusque-là, retirés de la vie publique, dans un lieu -l’asile, où il était question de mettre cette folie à l’écart. (…)

 

De gauche à droite :

 

“Klinikum #4”, série Klinikum, Éric Manigaud, 2009, graphite sur papier, 107 x 177 cm. 

(Courtoisie de l’artiste)

 

“Klinikum #7”, série Klinikum, Éric Manigaud, 2010, graphite sur papier, 179 x 135 cm. 

(Courtoisie de l’artiste)

 

“Klinikum #6”, série Klinikum, Éric Manigaud, 2010, graphite sur papier, 137 x 179 cm. 

(Courtoisie de l’artiste)