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Riviere Noire Didier Tallagrand
   

En mars 2014 je me déplace, avec 5 de mes étudiants, au Japon dans la région d'Osaka. Le projet s'est établi sur la base d'une partition de John Cage: "Cartridge Music" (1960), laquelle déploie des codes de représentation, des tracés aléatoires qui se superposent, inventant des diagrammes ouverts pouvant être interprétés par différents instruments de musique. Ici il s'agissait de basculer ces systèmes à l'échelle d'un territoire, de façon à provoquer des itinéraires croisés de traversées urbaines entrainant des représentations déplacées, des expériences décalées, des actions mouvantes tout en s'infusant dans un réel étrange et inconnu.

Le tout amenant à une "cartographie" qui peut se "jouer" ensemble et/ou conserver une autonomie singulière.

Rivière Noire est donc ma propre "partition", le ressaisissement formel de cette expérience collective.

Comme souvent dans mon travail cette exposition est un croisement de réflexions entre un système de représentation: l'image et un système d'usages: l'espace public.

Je scrute le statut de l'image par l'examen de ses modalités de production, de diffusion et de réception. En réévaluant la notion de réalité sous différentes formes: enregistrement, ré-interprétation, simulacre…j'interroge un système de représentation qui tente d'imposer à l'image une aptitude à représenter. Toutes les formes de représentation, mécanique ou non, interrogent le rapport au réel; ici s'engage un processus de re-création imagée, afin que chacun invente sa propre interprétation, sans rendre compte de phénomènes ou d'évènements, mais qui tente d'articuler une réalité irrésolue entre le réel et le virtuel, le documentaire et le fictionnel.

































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